À vous qui ne voulait pas déconnecter
PODCAST On parle de bien-être numérique | Épisode 15
Vous avez peut-être dans votre équipe ou dans votre entourage, une personne qui, malgré vos invitations à se déconnecter, continue de faire acte de présentéisme numérique pendant les vacances ou durant les temps de repos! Une personne qui vit avec le numérique au bout des doigts. J’ai été cette personne à une période de ma vie. Je vous explique la vision que j’avais à cette époque.
Pas besoin de déconnecter, ou j’peux pas!
Je me prenais pour la guerrière des employés modèles. Oui, tous ces mots ensemble, tellement ma croyance était intense! Plus j’en avais sur les épaules, plus j’étais disponible rapidement, plus j’avais l’impression de gagner en estime. Une vraie Wonder woman!
Bien que je travaillais en marketing numérique, je ne comprenais pas forcément tous les rouages de la technologie vis à vis de mon utilisation personnelle. Tout le monde avait le nez sur le téléphone alors c’était normal d’agir ainsi. Une lucky luke des notifications, je dégainais mon téléphone, plus vite que mon ombre!
Je trouvais, à cette époque, que cela faisait bien de dire que j’suis débordée. C’était ma phrase préférée.
Je ne pouvais pas me déconnecter pour XYZ excuses.
J’en tirais une satisfaction personnelle, un sentiment d’accomplissement dans ma sphère professionnelle. Je pensais que cela pouvait aider ma carrière et mes objectifs de vie. Ma disponibilité je pense, faisait plaisir à mes collègues et cela ajoutait comme une sensation que mon travail avait de l’importance. Pour l’équipe mais aussi pour l’organisation.
J’ai toujours été animée par la performance et la technologie m’a fait basculer dans une contre-performance, surperformance très nocive. Je vivais la culture du sans repos à 200%. Comme une vrai adepte fanatique, c’était ma religion de vie!
Pourquoi me déconnecter? Me déconnecter c’est le vide.

La peur du silence
Me déconnecter du travail, c’était arrêter quelque chose que j’aimais. C’est ce que je me répétais souvent.
Me déconnecter du travail c’était aussi devoir faire face à ma vie. J’ai mis un peu de temps à la comprendre…
Si je ne prends pas de temps pour construire des relations sociales, en me déconnectant plus souvent de mon rôle professionnel, ma vie personnelle n’est pas aussi remplie que ma vie professionnelle…
Alors ce silence, provoquée par la déconnexion, au lieu d’être agréable, il était presque vu comme moins attrayant. C’est un cercle, car si je ne prends pas soin de mes relations sociales personnelles parce que je n’ai pas le temps (en réalité, parce que je ne prends pas le temps), ma vie personnelle ne va pas s’améliorer.
Cependant, je vois l’avouer, j’ai été chanceuse dans ma période d’hyperconnectée car j’ai gardé, tout de même, des amies autour de moi. Et, il y a eu un moment ou j’ai commencé à surcharger mes agendas d’activités soir et week-end.
Ma dose de web
Mais l’autre raison, la plus forte, c’est que mes connexions étaient devenues comme une dose de drogue. J’avais besoin d’avoir ma dose de web. Ma dose de courriels, de message, de contenus qui font partir mon cerveau à droite à gauche. Une connexion qui pouvait en même temps amener de la tristesse, des sourires ou me mettre en colère.
Un bel éventail d’émotions auquel je m’étais habituée.
FOMO puissance 1000
Le syndrome FOMO, moi? X 1000! Peur de manquer le festival le plus fou de Montréal, l’artiste le plus populaire de l’été, la soirée qui pourrait m’amener l’opportunité de ma vie, … et en même temps, besoin de lire le message du travail à 22h.
Avec les événements Facebook, on a un liste sans fin d’opportunités autour de chez soi géographiquement, que notre ami Martin, à qui on a jamais parlé, va assister, bref vous comprenez le dilemme!
Je me souviens de soirée ou je faisais 2 soirées dans la même soirée! Parce que cette peur de manquer quelque chose, elle amène à ne pas vouloir choisir et à vouloir tout faire.
Culture de travail et valeurs d’entreprise
La culture d’entreprise dans laquelle j’évoluais alors, était également problématique.
C’était bien vu de répondre en fin de semaine à un message. Rien n’était dit oralement ou pas de façon directe mais cela se faisait ressentir autrement.
Je me devais d’être connectée, pour montrer mon dévouement, ma motivation.
C’était important de prouver que j’étais la personne sur qui on peut compter.
J’ai toujours aimé la performance, de par mon passé de sportive, c’est presque tatouée dans mon cœur. J’aime me dépasser, sortir de ma zone de confort et c’est une des raisons pour laquelle, à un moment, je me suis mis en compétition avec la machine…
En mode ”robot”
J’ai passé le mode ”robot”. Ce mode ou les heures ne comptent plus et nos besoins humains sont ignorés.
On se transforme en hamster qui tourne dans sa roue, on ne réfléchit presque plus, on continue à travailler, à répondre, à se surcharger.
Si on veut suivre le rythme dans notre monde hyperconnecté, brillait dans la société, a-t-on vraiment le choix? C’est le total statu quo.
Ce mode ”robot” dont je vous parle, n’aime pas le mot déconnexion, c’est presque une aberration. Parce que se déconnecter, c’est ne plus exister, ne plus être dans la tête des gens, manquer ce miracle imaginaire du web.
À l’approche des vacances, j’y pense
Je pense à ce moi d’avant. À ces personnes, qui disent être disponible sur leur téléphone cellulaire durant les vacances. Je sais ce qu’elles pensent: ‘oh ça va! C’est juste un p’tit courriel.’
Alors je voudrais envoyer un message particulier à ces personnes qui ne veulent pas déconnecter:
- Non, votre force et votre ambition ne se mesurent pas à une surconnexion constante. Cela vous épuise et vous éloigne de votre objectif.
- Oui, votre corps se fatigue même si vous ignorez les signes! Un jour, il va craquer. Nous sommes tous constitué de la même façon. Les temps de repos sont IMPÉRATIFS.
- La vie va à toute allure, et votre vie, ce n’est pas juste le travail. Votre vie, elle se passe à l’extérieur des écrans. Votre expérience, elle se passe dans l’instant présent.
- Oui vous allez manquer des choses, c’est normal, il y a plus de 1.7 millions de contenus qui sont partagés sur Facebook toutes les 60 secondes! Invitez le JOMO, la joie de manquer des choses durant l’été.
- Vos vacances ne vont servir à rien. Vous pourriez même revenir plus fatigué qu’à votre départ.
Comment aider votre collègue à décrocher?
Nous avons tous des caractères et des personnalités différentes.
Alors il n’existe pas de recette miracle.
Par contre, vous pouvez agir pour sensibiliser les gens autour de vous.
- Ouvrez la discussion autour de l’hyperconnectivité
- Parlez de vos vacances et adresser les impacts du présentéisme numérique
- Rappelez les méthodes internes pour mesurer la performance
- Organisez une semaine de préparation des vacances comprenant comment déléguer, quoi faire en cas d’urgences etc
- Préparez les outils numériques pour les vacances
Bien entendu, plus cela va être discuté et mis en avant dans l’organisation, plus cela va faciliter la prise de vacances et l’accès à la déconnexion.
Je rappelle que former vos équipes aux enjeux de l’hyperconnectivité est un cadeau précieux à leur faire pour la gestion de leur bien-être mais aussi pour leur productivité.
J’ai souvent des personnes qui m’écrivent après mes interventions pour me dire ‘wow, merci pour l’éveil. Je vais prendre action.’
Que ce soit par le biais d’une formation, conférence, un atelier-jeux ou un Lac-à-l’épaule, Vivala offre différentes formules! Chacune d’elles amèneront une prise de conscience des dangers d’une mauvaise gestion des outils numériques ainsi que des pistes de solution qui fonctionnent à court et long terme.
D’un point de vue individuel, le programme d’aide à la déconnexion de mon livre est parfait pour vous aider à lâcher-prise.
Je prends des vacances
Je prends 3 semaines de vacances pendant l’été.
Non, je ne suis pas ‘chanceuse’, c’est une décision personnelle que de vivre pour autre chose que mon entreprise. Et attention, Vivala, je l’adore, c’est une mission de vie pour moi que d’éduquer mais aussi alerter sur la place de la technologie dans nos vies.
Je suis d’ailleurs très heureuse de voir que le podcast a de plus en plus d’écoutes. Je me sens remplie de gratitude à chaque témoignage et nouveaux clients.
Mais pour que je garde ma passion et mon énergie, mon horaire doit ralentir provisoirement de temps en temps. Alors, je vais profiter de l’été et me déconnecter pendant plusieurs semaines.
Et vous?