Travailler sur son travail!
PODCAST On parle de bien-être numérique | Épisode 6
Immersion dans un salon professionnel
Je reviens du Salon de la CNESST à Québec. Pour celles et ceux qui ne savent pas ce qu’est la CNESST, c’est la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
Vivala avait un kiosque pour parler de prévention autour de l’hyperconnectivité et présenter nos services et produits d’aide à la déconnexion.
J’ai été inspiré à vous parler des échanges que j’ai eu durant cette journée, ainsi que les observations que j’ai pu faire. Je les trouve vraiment très pertinentes!
Pour bien comprendre peut-être le salon, il faut comprendre l’objectif pour une entreprise de présenter un kiosque comme cela. J’ai décidé d’être présente avec Vivala à ce salon pour faire connaître nos services. Mais également échanger avec les visiteurs de notre mission et de leur perception de notre marque.

C’est quoi l’objectif d’un salon?
C’est en général les 2 objectifs d’un salon corporatif: développer la notoriété d’une marque, connecter avec de potentiel client et discuter avec les gens pour comprendre leur besoin.
Pour cela il faut être présent, n’est-ce pas?
Quand je dis être présent, je veux dire être présent physiquement mais surtout présent avec notre tête! Oui, pour discuter et donner le goût à des gens d’en apprendre plus sur votre entreprise, il faut leur donner de l’attention.
Quelle ne fut donc pas ma surprise de voir une quantité de personne sortir leur ordinateur portable sur le kiosque et s’installer à scroller leur réseaux sociaux ou courriels en attendant qu’une personne les approche.
Et je vais vous demander cela avec la plus grande transparence! Vous approcheriez-vous d’une personne qui semble complètement absorbé par son ordinateur, en train d’écrire avec entrain sur son clavier d’ordinateur?
Moi personnellement, je vais passer mon chemin. Et je vais me faire la réflexion, si c’est une marque connue, que les employés semblent stressés et sont vraiment débordés puisqu’ils travaillent sur un kiosque!
Il faut savoir que le salon ne se déroulait que sur une seule journée.
Fermer la boîte courriel pour 24h semble être mission impossible…
Pendant que je pensais à cela, un monsieur arrive soudain sur mon kiosque. On commence à parler des enjeux autour de l’hyperconnectivité et tout d’un coup, il me dit ” je le vois même sur ce salon, je travaille sur le travail!”
Et c’est exactement la façon d’illustrer les comportements que j’observais autour de moi: travailler sur le travail.
Toutes les personnes sur les kiosques étaient là pour parler de leur entreprise, présenter leurs services et produits. C’était le travail numéro 1 de la journée. Mais à cela, les personnes ajoutaient du travail à ce travail en traitant leur message ou autres.
Je ne sais pas si vous avez déjà fait des salons ou foires de ce type mais c’est très énergivore. Alors ajouter du travail à cette journée déjà très intense, aie aie aie!

Étymologie du mot travail
Alors je sais que le mot travail trouve son origine dans le mot torture et souffrance, mais nous ne sommes plus là aujourd’hui! En tout cas, c’est ce que je pensais!
Bon je me doute qu’avec ce que je viens de vous dire je vais devoir m’expliquer autour de l’étymologie du mot travail.
Le mot travail viendrait du terme tripaliare qui signifie torturer.
Il vient du mot Tripalium qui désigne un instrument qui était utilisé par le maréchal ferrant pour immobiliser un cheval à fort caractère qui ne voulait pas se faire manipuler. Il était aussi utilisé pour torturer les esclaves. On parle de l’An 580 environ.
Bref, le mot travail est associé à la souffrance. Bien qu’aujourd’hui nous vivons dans une société qui essaie grandement de protéger notre santé physique, mentale au travail…
Nous continuos parfois d’avoir des gestes qui nous font souffrir! Parce que ce surtravail en événement, avouons-le c’est du stress et de la fatigue supplémentaire.
Le problème c’est que ce comportement est normalisé dans notre société a des répercussions sur notre:
- bien-être
- efficacité
- image de l’entreprise
Vouloir être partout
Mais aujourd’hui, défi de taille, on veut être partout. Au travail, sur un salon, à la maison, etc.
La société nous pousse parfois à nous décupler. Et la technologie est en grande partie responsable de ce comportement parce qu’elle est l’outil qui nous permet de nous décupler. Enfin c’est ce qu’on pense!
Avant la personne sur le kiosque aurait cherché à parler à son voisin de salon, à prendre le temps de discuter avec les visiteurs, etc. Elle aurait donc maximiser sa présence pour élargir son réseau d’affaires.
Aujourd’hui cette même personne, elle avance son travail, elle répond à un courriel probablement non urgent, elle se montre occupée et hyperconnectée. En faisant cela elle pense gérer ses dossiers en cours tout en participant à un salon. Mais dans les faits réels, elle manque les opportunités pour lesquelles elle est venue sur le salon.
Je parle de ce salon parce que c’est mon exemple le plus récent mais ce genre de comportement, on peut l’avoir dans toutes les sphères de notre vie. Ce mode présent physiquement, absent mentalement est devenu même presque courant dans notre société.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cela, notamment:
- raison 1: mauvaise organisation qui ne nous permet pas de réaliser correctement un projet, de sélectionner et performer correctement car il y a une mauvaise planification et/ou communication. Je pense à mon amie Émilie de la Planificatrice, qui pourrait certainement vous aider avec cela! Je vais mettre ses coordonnées dans les ressources de cet épisode
- raison 2: la peur de la tâche unique! Et je pense que c’est propre à notre monde hyperconnecté, certaines personnes ont l’impression de ne pas être productive si elle ne se concentre que sur une seule chose! N’est-ce pas ironique? Parce que ce qui nous rend complètement contre-productif c’est le multitâche. Mais le fait de se concentrer uniquement sur le salon, les gens qui nous entourent, dans mon étude de cas, devient presque comme une perte de temps dans la tête de cette personne.
- raison 3: la pression des autres peut aussi jouer un rôle important. Par exemple, ‘mon client ne comprendra pas que je ne réponde pas immédiatement. Même si je suis en salon et que cela me semble une raison légitime’. Je suis en mesure de parler de cet enjeu pendant 5 heures de temps… Mais je vous dirais pour vous aider : vous devez être maître de vos communications.
C’est aussi une répercussion de l’hyperconnectivité. Parfois on va se connecter parce que c’est nos outils sont accessibles. Mais que cela soit accessible ne veut pas dire que cela est bénéfique pour soi ou sa performance. Dans mon exemple, la connexion nuit littéralement à la productivité et peut-être aussi au bien-être de la personne.
Charge de travail
La charge de travail est un autre sujet à aborder face à ces comportements.
Nous avons une pression pour en faire davantage presque constamment, pour avancer nos dossiers plus rapidement, etc.
Alors pour vous aider, vous faites peut-être des to-do listes.
Je suis friande de to-do liste. Cela m’aide à prioriser mes journées, à mettre le doigts sur mes objectifs et surtout à identifier le temps qu’une tâche va me prendre.
Mais surtout ce que j’aime c’est la rayer en entier dans une journée. Est-ce que vous arrivez à faire votre to-do liste? Si ce n’est pas le cas cela fait peut-être parti de vos défis.
Nous sommes bombardés d’informations et d’idées en permanence avec le numérique alors c’est facile d’allonger et encore allonger sa to-do liste. C’est difficile de prioriser et de se limiter. On veut tout, tout de suite.
Laurie Michel
Une to-do liste ce n’est pas une liste d’idées à faire le plus rapidement possible, c’est un outil de travail, un outil de planification.
La to-do est un outil fantastique quand on sait l’utiliser correctement, sinon elle peut devenir un frein à notre performance.
Elle doit aussi s’adapter en fonction de votre réalité, environnement, agenda du jour.
Penser que l’on va pouvoir travailler sur un salon c’est complètement utopique et me vient la question suivante: pourquoi faire le salon dans ce cas? On jette de l’argent par la fenêtre.
Passer de la to-do à la tout-doux
Il y a certains moments ou il ne faut pas hésiter à remplacer la to-do liste par la tout-doux liste.
Pour résumer: prendre soin de vous.
Faire ce que vous êtes en mesure de faire avec votre environnement.
Attention loin de moi l’idée de vous inviter à être moins performant et ne pas essayer de vous dépasser!
Si on reprend mon exemple de salon, si j’applique la to-doux liste:
J’ai organisé mon salon en amont: j’ai un message automatique indiquant que je ne suis pas dans ma boîte courriel et j’ai prévenu les clients, collègues de mon absence. Je suis donc 100% concentrée sur les gens et le salon.
La seule tâche sur ma liste pour la journée est celle-ci:
- Réussir le salon. Sa réussite a été défini en amont avec des cibles de personnes peut-être, un nombre de dépliants à distribuer, etc.
C’est de cette façon que vous allez vous dépasser et non pas en travaillant sur le travail comme je disais toute à l’heure.
Pression des autres
Je le sais, vous avez peut-être de la pression des autres. Vous êtes sur ce salon et 50% des personnes autour de vous sont sur les écrans, à travailler ou faire semblant pour paraître occupé… Voyez le comme votre opportunité pour exploser votre objectif et aller au delà de ce que vous vous étiez fixé!
Beaucoup de personne se cachent derrière la technologie en public pour ne pas échanger avec les autres personnes.
Le nombre de fois ou je suis arrivée en soirée et ne voyant pas mon amie ou quelqu’un que je connaissais, je me suis réfugier dans le téléphone. Ironique non, puisque je venais en soirée, en public pour rencontrer et parler avec des gens! Le fait de chercher du regard mon amie dans cette foule de gens me rendait mal à l’aise..
Mais nous sommes des bêtes sociales, les gens aiment aider en principe et je me suis rendue compte depuis que ce n’est pas si terrible que ça de promener son regarde dans une salle pour voir si la personne que je viens rejoindre est arrivée! Cela peut même mener à des rencontres très sympathiques. Osez lever vos yeux!
Défis de la semaine
Tout ce que je vous partage là s’applique partout dans votre vie.
Admettons on prend un autre exemple que le salon: vous avez un repas de famille pour la fête des mamans en fin de semaine!
Votre objectif va être de passer du temps de qualité avec elle.
Pour cela vous devez vous dégagez de tout ce qui pourrait vous distraire et vous sortir de l’instant à ses côtés: appelez cela votre to-do de préparation de la fin de semaine.
Votre tout-doux pour le jour J c’est 1 seule et unique chose: profiter de cette journée avec votre maman.
Il y a des événements qui sont très importants et pour lesquels on se doit d’être 100% présent.
On en parle plus longuement la semaine prochaine à l’occasion d’un épisode consacré au concept japonais appelé Ichigo Ichie!