Faites-vous du doomscrolling?

Published by Laurie Michel on

PODCAST On parle de bien-être numérique | Épisode 21

C’est un geste qui a commencé à voir le jour en 2018 sur la plateforme de Twitter et qui a gagné en popularité durant la crise de 2020, à cause notamment du partage constant et quotidien des nouvelles autour de la Covid-19. Avez-vous déjà entendu parlé de doomscrolling?

Vous vous connectez à vos réseaux sociaux et soudainement vous êtes absorbé par des publications à tendance négative, c’est comme si vous ne pouviez plus vous arrêtez, vous scrollez encore et encore…

Une mauvaise nouvelle et une autre mauvaise nouvelle, encore une mauvaise nouvelle. Bienvenue dans la boucle du doomscolling, une tendance à vouloir consommer des publications à sensation forte souvent négative.

Il y a une étude qui a été publiée en août 2022 et publié dans le Journal Health Communication, qui démontre que 16.5% des 1100 personnes de l’étude auraient des signes sévères de consommation des nouvelles problématiques. Cela cause une augmentation du stress, de l’anxiété et mener à des problèmes de santé mentale. Dans cette même étude, 27.3% des personnes ont des signes moyen de consommation abusive et 27.5% ont des signes minimes.

Certaines personnes ont développé comme une obsession à savoir ce qu’il se passe! Et c’est propre à ce monde numérique aujourd’hui car nous avons des nouvelles qui fusent du monde entier. On peut savoir les catastrophes de chaque ville de la planète. Mais doit-on s’infliger cela pour autant?

Est-ce que moi, Laurie qui vit au Québec, j’ai besoin de lire les nouvelles les plus triste à propos d’un autre pays? Cette disponibilité d’actualité est-elle bénéfique pour ma vie? Attention, je ne dis pas que l’on doit rester indifférent à ce qui se passe autour de nous et à l’échelle du monde! Je pose simplement la question sur la quantité de mauvaises nouvelles que le numérique nous permet de lire dans une seule journée.

J’ai fait le test durant les dernières années personnellement. D’observer ma journée et comme je me sens par rapport à la durée de consommation de nouvelles et le moment de la journée à laquelle je les consomme. Je vous invite à faire l’exercice. Pour ma part, j’ai développé un rituel de consommation hebdomadaire car la consommation quotidienne m’affecte trop personnellement. Lire une mauvaise nouvelle nous impacte.

Cela peut nous rendre triste, en colère, impuissant. Qu’importe que ce soit par la nouvelle elle même ou par les réactions des internautes. Vous est-il déjà arrivé de passer des minutes et des minutes à lire les commentaires d’une publication? Et vous ne comprenez pas les messages par rapport à ce que vous, vous vivez en lisant cette annonce. Cela vous déconnecte de la communauté qui écrit et là encore il y a une autre enjeu à savoir si les personnes sont de vrais personnes car il y a beaucoup de faux profils en ligne.

C’est un geste qui peut donner l’impression aux personnes de contrôler des événements pour lesquels nous n’avons aucun contrôle. Si je décide de m’informer régulièrement sur cette situation…Je contrôle la situation un peu plus, non? Je sais ce qu’il se passe donc je sais quoi faire.

Ne pas savoir peut mener au fameux syndrome FOMO, la peur de manquer quelque chose…

Le fait est qu’une mauvaise nouvelle va capter plus rapidement notre attention. Alors c’est un défilé de mauvaise nouvelle que l’on s’inflige puisque cela va nous faire réagir, nous faire arrêter sur une publication.

Cela peut aussi avoir des impacts considérables sur notre santé, notre empathie, nos relations sociales et notre travail.

Et à cela s’ajoute les problèmes de traitement de l’information avec nos biais cognitifs comme la stratégie heuristique qui conduit à croire ce qu’on désire croire ce qu’on veut au lieu de chercher la vérité, par les statistiques ou les sources des études publiées par exemple.

Le temps, tout ce temps perdu à lire des commentaires négatifs, à lire une nouvelle qui va vous stresser et changer votre humeur.

Inscription à l'infolettre mensuelle!

Une étude de 2022 questionnait la responsabilité des algorithmes à placer constamment des publications à caractère négatif dans le fil d’actualité des utilisateurs. Ne pourrait-il pas créer une balance pour alterne positif et négatif afin de protéger la santé mentale des utilisateurs?

Et si, on demandait à nos médias de partager plus de bonnes nouvelles? Des nouvelles inspirantes? Des nouvelles qui ne mettent pas nos corps en état d’alerte! Des nouvelles qui nous mettent de bonne humeur.

Je sais qu’il y a eu des crises à répétition dernièrement mais je suis certaine que l’on a également grandit de ces situations difficiles et qu’il y a de belles histoires à raconter.

Peut-être que c’est la nouvelle loi C18 qui va faire basculer les choses. Vous l’avez certainement vu passer si vous vivez au Canada, les nouvelles vont être supprimées des plateformes Meta. Il ne sera plus possible de voir des actualités sur son fil d’actualité.

Bonne nouvelle ou mauvaise nouvelle?

Concernant le doomscrolling, je me questionne. Ilva falloir suivre les prochaines études sur le sujet, à savoir: est-ce que les gens vont réduire leur consommation d’actualités? Est-ce qu’ils vont simplement déplacer le problème sur l’application du média?

Le doomscrolling affecte votre santé c’est un fait mais cela va avoir des répercussions sur votre concentration et votre performance au travail aussi.

Que ce soit par le nombre d’interruption que vous allez avoir ou par vos pensées qui naviguent autour de cette dernière mauvaise nouvelle que vous venez de lire.

Vous pensez que l’un de vos collègues souffre de doomscrolling? Partagez-lui cet épisode ou article de blogue. Organisez une activité d’équipe autour de cet enjeu.

Parlez-en! L’hyperconnectivité prend bien des formes…

  1. Dans un premier temps, observez vos habitudes de consommation des nouvelles
  2. Notez comment vous vous sentez: suis-je stressé?
  3. Avez-vous de la difficulté à contrôler votre temps en ligne à cause des nouvelles?
  4. Ressentez-vous un besoin de regarder les actualités?

Pour ma part, j’ai développé une routine autour des actualités:

  • je suis abonnée à l’infolettre de 2 médias pour suive ce qui se passe
  • je fais la lecture en fin de journée et jamais dans l’heure du couché
  • je fais une pause en fin de semaine pendant mes jours de repos
Categories: podcast

Laurie Michel

Laurie est conférencière et formatrice spécialisée dans le bien-être numérique. Auteure du livre Moins d'écrans - Plus de moments présents, elle a fondé Vivala, entreprise pionnière du bien-être numérique depuis 2019. Laurie a déjà sensibilisé et outillé plus de 11 500 employés et gestionnaires face aux enjeux de l'hyperconnectivité et droit à la déconnexion. Elle vous accompagne pour instaurer de saines habitudes numériques.

FR