Quand vous étiez plus jeune, quelqu’un vous a certainement demandé ce que vous voudriez être plus tard. Quel métier vous voudriez exercer quand vous serez grand! Vous souvenez vous de ce que vous vouliez être une fois adulte? Je me souviens que je souhaitais devenir vétérinaire. L’envie m’a passé à la première prise de sang d’un de mes animaux de compagnie.

On ne vous pose pas la question de savoir à quoi va ressembler votre vie? La société aime définir une personne par son métier, son rôle professionnel dans la communauté. Alors c’est peut-être la raison pour laquelle, il peut être difficile de prioriser les autres rôles de nos vies. Parce que vous n’êtes pas juste une profession, vous êtes une personne avec divers rôles de vie.

Rôles de vie

Un rôle familial, professionnel et personnel. Mettre des balises aujourd’hui est complexe. Nous avons atteint une telle connectivité que nous devons aujourd’hui penser à des protections dans la sphère professionnelle pour avoir le droit de s’arrêter et ne pas être joignable.

Avez-vous entendu parler du droit à la déconnexion? C’est un sujet qui est de plus en plus discuté bien que tout le monde ne le comprend pas encore parfaitement.

Définition du droit à la déconnexion

Le droit à la déconnexion, c’est le droit d’un employé de ne pas être joignable sur les outils numérique tel que téléphone, ordinateur, tablette. L’employé n’a aucune obligation de traitement des communication comme les courriels, appels, sms, clavardages en dehors des heures de travail.

Je vais vous partager la définition de Vivala. Pour Vivala, le droit à la déconnexion c’est le droit de vivre sa vie d’humain. C’est le droit de s’octroyer une pause digitale de son travail pour arriver à se déconnecter mentalement de ses responsabilités professionnelles… C’est le droit de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Comme je le mentionnais en introduction, nous avons plusieurs rôles de vie et ce n’est pas normal de les sacrifier.

Les enjeux de notre époque

Il y a quelques années, se déconnecter était plus simple! Pas de téléphone dans les mains pour vous rappeler constamment que vous êtes joignable. Pas d’accès facile à vos dossiers de travail à domicile. Moins de télétravail, ce qui faisait que le trajet travail maison permettait de se détacher de ses tâches professionnelles plus facilement.

Aujourd’hui c’est devenu un combat, un sport de haut-niveau que d’arriver à se déconnecter!

Que l’on soit employé, gestionnaire, solopreneur, travailleur autonome ou encore entrepreneur, le monde entier sait que nous avons un téléphone intelligent dans les mains et donc une certaine accessibilité constante. Les attentes des autres ont évolué en même temps que les technologies! Attendre devient douloureux dans un monde qui promet constamment une récompenses instantanée.

Actions mises en place pour aider la déconnexion

Parmi les actions mises en place en organisation, il y a la fameuse Politique du droit à la déconnexion. C’est un engagement écrit de la direction indiquant les horaires de disponibilité des équipes. Le Québec n’a pas encore légiféré sur le sujet et beaucoup ici prennent exemple sur la France pour inviter le gouvernement à prendre action. Il faut savoir que l’Ontario est passée à l’action en juin 2022 avec une loi similaire à la France. C’est à dire que dans la Province, les organisations de plus de 25 personnes ont l’obligation de mettre en place une politique du droit à la déconnexion.

Est-ce que cela fonctionne? Est-ce que cette politique du droit à la déconnexion fait son travail?

Non, pas entièrement et je pense que cela fait partie des erreurs faites autour de ce fameux droit à la déconnexion. Tout est misé sur les pays qui ont légiféré sans se questionner sur l’impact que les lois ont eu pour les équipes, là ou c’est en place depuis 2017, si on prend l’exemple de la France.

C’est la mauvaise question que l’on se pose! Ici n’est pas de savoir si on doit légiférer mais plutôt, si on le fait, quelles exigences doivent être intégrées à la loi pour qu’il y ait un impact concret pour aider les équipes face à l’hyperconnectivité?

Une étude réalisée par les cabinets de conseil Lecko et Cog’X en France indique que 10 % des salariés sont exposés à des risques de surcharge mentale , voire de burn-out, à cause d’une connectivité excessive. Ceci malgré la loi du droit à la déconnexion applicable depuis le 1er janvier 2017.

Le cœur du problème n’est pas adressé

Le cœur du problème autour de l’hyperconnectivité n’est pas adressé dans cette loi. Vous avez dans les mains des outils numériques qui vous invitent en permanence à consommer, être en ligne. 99.2% des utilisateurs de téléphone intelligent ont des symptômes de nomophobie, la nomophobie ou mobidépendance c’est la peur de se séparer de son téléphone. Le même téléphone dans lequel vous avez vos courriels professionnels…

Parler de droit à la déconnexion et d’hyperconnectivité au travail sans parler des enjeux de la déconnexion numérique dans sa globalité, dans toutes les sphères de notre vie… C’est comme inciter vos équipes à faire un régime alimentaire uniquement sur l’heure du lunch pendant leur journée de travail! Cela ne marchera pas. Laurie Michel

Quelles sont les erreurs?

Un engagement écrit de la direction est un bon départ, puisque cela envoi un message aux équipes sur la nécessité de se reposer mais ce n’est pas la solution miracle. Il est essentiel de FAIRE VIVRE le droit à la déconnexion.

  1. FORMATIONS et actions!

Je l’écris en capitale car c’est indispensable pour que les équipes se sensibilisent aux enjeux et comprennent les risques. Pour changer des habitudes, il faut trouver une source de motivation, il faut éveiller les consciences sur les impacts.

J’ai été le profil typique hyperconnecté! Vous auriez glissé une politique de déconnexion du travail dans le manuel employé de l’organisation dans laquelle je travaillais à cette époque, cela n’aurait rien changé pour moi! Je vous aurais dit que moi c’est différent, j’en ai pas besoin, c’est pour les autres… Laurie Michel

Comme je le dis très souvent, vous avez des habitudes autour de la technologie et elles ne vont pas partir en un claquement de doigt avec un document papier. En plus des gestes automatiques que vous avez développé en ligne, il y a ce rapport aux autres et la pression des communications.

  1. Pas de courriel en dehors des heures, pas de problèmes!

Un des mythes qui entourent la déconnexion du travail est de penser que si personne ne s’écrit à des heures tardives, aucun employé n’a de problème d’hyperconnectivité. L’hyperconnectivité ne se résume pas du tout à l’envoi d’un message à 22h00.

  1. Attendre une loi

L’hyperconnectivité épuise tout le monde. Une personne qui reste connecté sans cesse va se brûler les ailes ou démissionner parce que ce n’est pas humain de s’infliger un rythme de robot! De plus dans la situation actuelle, les organisations ont tout intérêt à prendre soin de leur équipe et de faire de la prévention pour éviter des fatigues mentales ou départ de talent.

Les réflexions à lancer

Il doit y avoir aussi une plus forte communication des bénéfices de la pause. Notre société peut avoir une idée préconçue négative des mots ‘déconnexion’ – pause – avoir une vie personnelle!

  1. La perception de la pause

Faire une pause c’est prendre un temps d’arrêt pendant lequel la personne ne va pas produire… C’est ce que certaines personnes ont encore en tête et je pense que l’on doit se détacher de cette idée. Surtravailler ne veut pas dire performer et prendre un temps d’arrêt ne rime pas avec paresse!

La pause sans écrans est un véritable levier de performance qui permet au cerveau de penser à de nouvelles idées ou de réduire le stress! Nous ne sommes pas conçus pour rester assis 10h. La pause n’est pas une perte de temps.
La pause c’est un instant pour se recharger.Laurie Michel

Je suis friande des pauses actives, prendre une marche, faire des étirements, monter et descendre les escaliers, oui, étendre son linge! Ce type de pause vous reconnecte à votre corps. Parce que avouez-le! Quand vous êtes connecté à un écran, vous avez tendance à vous comporter comme un robot! Vous clignez moins des yeux, vous restez statique, etc.

Se lever et détacher son regard d’un écran pour quelques minutes c’est puissant.

  1. Notre façon de prendre des vacances

Le droit à la déconnexion est très populaire à l’approche des vacances! Et si je vous disais que c’est quelque chose que l’on devrait discuter constamment ? Je vois beaucoup de personnes qui fonctionnent à fond une bonne partie de l’année et ils arrivent aux vacances sur les genoux littéralement vidés.

Quelle vie d’esclave, vous ne trouvez pas ? Deux semaines par an de déconnexion et lâcher-prise, si ils y arrivent car on parle de 1canadien sur 3 qui se connecte à son travail durant ses congés. Admettons qu’ils font l’exploit de se déconnecter et le reste de l’année, c’est la course. La course à quoi? Je ne sais pas.

Les vacances ne sont pas faites pour vous permettre de survivre mais pour vivre des instants spéciaux pour vous et vos proches, pour faire autres choses que travailler, pour prendre le temps de prendre le temps…

La déconnexion c’est quelque chose à mettre à son agenda TOUS LES JOURS. C’est une habitude saine à intégrer à sa vie constamment.

Comment allez-vous?

Comment cela se passe dans votre organisation ? Est-ce un sujet qui est traité au sérieux et êtes-vous outillé ? Si vous êtes solopreneur ou travailleur autonome, arrivez-vous à lâcher prise et vous déconnecter ? Vivala peut vous aider: contactez-nous!

Extrait podcast On parle de bien-être numérique par Laurie Michel