Votre direction ne comprend pas l’intérêt du droit à la déconnexion? Voici un épisode spécial pour vous aider à amener la discussion auprès de vos gestionnaires. Ici Laurie Michel vous partage les 4 erreurs communes qui sont faites par les organisation autour du droit à la déconnexion. Extrait de son podcast On parle de bien-être numérique.

1. Action anti-succès

Demander aux équipes de faire du présentéisme numérique peut nuire à leur efficacité et à leur concentration. Ce que je définis comme présentéisme numérique, est le fait de faire acte de présence dans les canaux de communication numérique. La fameuse pastille verte dans le clavardage pour dire que vous êtes en ligne, par exemple! Comme si, le fait de passer en mode ‘inactif‘, était péjoratif ou un signe évident d’absence au travail.

Gestionnaires! Comment voulez-vous que vos équipes avancent leur travail si leur attention est constamment dirigée vers les communications?

D’autres actions des gestionnaires, sans qu’ils en aient conscience, vont amener les équipes à avoir de la pression en dehors de leurs heures de travail. Cela ne se traduira pas forcément avec l’envoi de courriel en dehors des heures! On peut observer des comportements que seul l’employé subira, souvent en silence.

Certaines organisations ont de la difficulté à passer à l’action autour du droit à la déconnexion. Elles pensent que cela va envoyer un message négatif à leurs équipes au sujet de la performance. Parler de droit à la déconnexion n’est absolument pas synonyme de baisse de productivité et de laisser aller. Le droit à la déconnexion n’est en aucune manière une mesure de réduction de travail et de tâches.

Le droit à la déconnexion ne veut pas dire que vos équipes n’auront plus à cœur leurs objectifs. Qu’elles ne voudront plus se dépasser et sortir de leur zone de confort. Cette action n’est pas une invitation au détachement de responsabilités.

Le droit à la déconnexion est au contraire un levier de performance. Elle soutient la santé de vos équipes et va leur permettre de se recharger pour avoir plus d’idées et de motivation au travail. Cette déconnexion est un ‘devoir de repos‘.

Le droit à la déconnexion n’est PAS une mesure anti-succès.Laurie Michel

2. Mes gestionnaires et RH peuvent gérer cet enjeu

Quand je pose cette question à des gestionnaires ‘avez-vous des enjeux autour du droit à la déconnexion? »

La réponse que j’obtiens 9 fois sur 10 est :

 »Nous n’avons pas (ou c’est rare!) de communications entre collègues en dehors des heures de travail. »

Et je sais que les premières lois, qui ont légiféré sur le droit à la déconnexion, ne prennent en compte que les actions de communication en dehors des heures de travail. Pourtant l’hyperconnectivité c’est bien plus que des communications en dehors des heures!

Les gestionnaires et RH, ont besoin, comme le reste de l’équipe, d’être formés à l’enjeu de l’hyperconnectivité. Dans un premier temps pour:

1. comprendre leur propre relation avec la technologie

2. identifier les défis en tant qu’organisation et gestionnaire afin de guider le reste de l’équipe.

L’hyperconnectivité, le droit à la déconnexion impliquent un changement d’habitudes à la fois pour les personnes et pour l’organisation.

Une politique de droit à la déconnexion n’est pas la solution miracle. C’est du marketing, pour faire jolie si aucune autre action ne l’accompagne! Laurie Michel

3. Mesure contre la technologie

Parler de droit à la déconnexion, cela n’a rien à voir avec le fait d’aimer ou non la technologie. Le droit à la déconnexion est une invitation à la déconnexion numérique, oui! Cela ne signifie en aucun cas une animosité envers la présence de la technologie dans nos vies.

La déconnexion numérique est une invitation à la maîtrise de la technologie. Se déconnecter régulièrement de la technologie c’est en reprendre le contrôle pour mieux l’utiliser! Il est tout à fait possible d’aimer la technologie tout en régulant sa consommation.

Moi j’adore le vin rouge! Je n’en bois pas à outrance. Je le savoure, j’en bois quand je décide.

On parle d’ailleurs partout de transformation numérique mais l’emphase est mise uniquement sur l’intégration de nouvelles solutions technologiques. Le bien-être numérique n’est pas impliqué dans les processus et je pense que c’est une erreur.Laurie Michel

Une erreur causée par le fait que le bien-être numérique est associé à une restriction de technologie. Ce qui correspondrait à une remise en question de la transformation numérique. Ce qui est faux.

Le bien-être numérique est une utilisation saine de la technologie et non une invitation à une réduction de sa présence. Le bien-être numérique doit être intégré dans la transformation numérique des organisations. C’est la véritable façon de placer l’humain au cœur de l’innovation! En vérifiant que la technologie lui sert et n’a pas d’effets néfastes sur son bien-être.

4. Idéologie de restriction de l’abondance

Vous pouvez tout avoir! Je vais partie de celles et ceux qui pensent que l’abondance est possible dans toutes les sphères de votre vie. Une abondance d’ambition, de dépassement de soi, de réussite. Et en même temps une abondance de temps pour soi, de moments de qualité avec vos proches, de loisir, etc.

Vous pouvez avoir une carrière à succès en vous octroyant le droit à la déconnexion. Vos équipes peuvent être très engagées envers votre organisation. Et en même temps, avoir des journées de repos pendant lesquelles elles sont 100% injoignables!

On nous met souvent dans la tête qu’il faut choisir. Si tu veux avoir une promotion cela vient avec le sacrifice de ne pas avoir de vie personnelle. Si tu veux une famille, tu ne pourras pas avoir de carrière.

Je déteste ce type de pensées limitantes. Je crois profondément que tout est accessible. Le droit à la déconnexion est l’une des actions qui mène à cette abondance. Une abondance de temps pour se recharger, vivre des expériences. Une abondance d’espace pour aimer sa vie et s’investir dans sa carrière professionnelle. Se déconnecter en dehors de vos heures de travail ne vous empêche pas de briller, de réaliser vos rêves et ambitions de carrière.

Le droit à la déconnexion est un levier de succès

Se déconnecter du numérique et du travail, c’est prendre soin de soi. Le droit à la déconnexion n’est PAS une mesure contre le succès et le travail. Le droit à la déconnexion est une protection de la santé mentale, physique et sociale des personnes. C’est l’une des 4 clés du bien-être numérique pour aider les individus à gérer sainement l’accès à la technologie au quotidien.