Marketing sans filtre avec Gayelle Fadel
PODCAST On parle de bien-être numérique | Épisode 8
Laurie: J’ai rencontré mon invité il y a quelques semaines. On était à une séance de réseautage avec la CCITB et j’ai adoré son énergie et son positionnement par rapport à la marque de son entreprise! Je suis très heureuse aujourd’hui d’accueillir sur le podcast de Vivala, Gayelle Fadel. Elle est la fondatrice de Alowa Apparel et ensemble, on parle de bien être numérique.
Présentation de Gayelle
Gayelle: Alowa, c’est une entreprise de vêtements de sport pour femmes. À présent, on n’a que la gamme pour femmes. C’est sûr qu’ un des grands rêves que j’ai, c’est de pouvoir agrandir ça et peut être faire pour hommes éventuellement, mais pour l’instant, c’est ça. Moi, comment ça a commencé? Mes études, je les ai faites en ressources humaines. Donc, c’est vraiment pas dans la même lignée du tout. C’est ça. J’ai fini mon bac à l’UQAM, donc j’ai gradué en ressources humaines, mais ça a été très difficile pour moi de trouver un job. On demandait beaucoup d’expérience. Donc, c’est sûr que moi, je n’avais pas d’expérience en ressource humaine. Ils demandaient sinon des études, un master. Donc, je t’avoue que je n’ai pas pu trouver une job qui était la bonne pour moi. Donc, ce que j’ai fait, c’est que j’ai accepté un poste sans vraiment regarder c’était quoi et tout. C’était mon première expérience dans le marché du travail 40 heures par semaine, vu que moi, durant les études, je me concentrais vraiment aux études. Donc, je travaillais à l’épicerie, je faisais que des 20 heures par semaine.
Première expérience d’entreprenariat
Gayelle: Quand j’ai commencé avec ma première job de vie, ça a été un cauchemar. Pour te donner une idée, la compagnie a fermé. La mauvaise gestion. C’était beaucoup de mauvaises gestions. C’était de l’harcèlement psychologique, ça, on pourra en parler si jamais. J’ai décidé de changer et en changeant, j’ai eu une job qui n’était pas du tout dans mon domaine, car je ne pouvais pas rester sans job. J’ai accepté une job comme conseillère en finances personnelles. Oui, on est toujours au rapport. En finances. C’est ça, je suis allée en finances. Je te dis qu’ on se dirige quelque part, qu’on est jeune et tout ça, mais ça ne finit jamais à 100 % dans ça. J’ai travaillé à Desjardins et tout mais avant cela quand j’étais à l’université, j’ai acheté une franchise. C’était une franchise de lavage de vitres. C’est là que tout a commencé, côté entrepreneuriat. J’ai vraiment adoré ça, lancer mon entreprise. Je devais engager les gens, je devais décrocher les contrats, je faisais du porte à porte à -40!
Mais arrivée à l’été, c’est là qu’on devait laver les vitres, vu qu’on décroche des contrats au début et ensuite on fait le travail. Je n’ai pas du tout aimé ça, laver des vitres, ce n’était pas mon domaine du tout. C’est la mode, mon domaine. C’était juste une parenthèse pour dire où ça a commencé l’entrepreneuriat donc c’est ça. Quand j’étais à Desjardins, ça fonctionnait super bien. J’aimais vraiment ça, la vente et tout. Je faisais vraiment des beaux chiffres. Mais là, j’ai une promotion pour faire des hypothèques à un moment donné. Et c’est là que je me suis dit « C’est pas pour moi, c’est pas du tout pour moi, mais si je veux monter, j’ai pas le choix de passer par ça et je peux pas garder le même poste toute ma vie ». C’est sûr que j’ai aimé le premier poste, mais après ça, ça a été vraiment pas ce que je recherchais. Donc là, est arrivé le temps où je me suis mariée. On est allés en Italie pour trois semaines et c’est là bas que j’ai eu mon déclic.
Laurie: La mode italienne!

Création de Alowa
Gayelle: La mode italienne et tout ça. C’est là que j’ai eu un déclic, que je me suis dit « Non, mais qu’est ce que tu fais? Tu vas retourner, tu vas pas être heureuse. Il faut que tu fasses quelque chose. » Et c’est à partir de ce moment là, quand je suis revenue, j’ai tout fait pour « C’est quoi que je veux comme produit? Comment que je vais commencer? » J’ai pris papier et crayon et j’ai commencé tout de suite à faire mon idée et tout. Donc, on peut pas attendre avant de commencer, je trouve. que c’est un peu ça que ça a commencé. Moi, j’avais eu l’idée, j’avais commencé avant la pandémie. Une fois que mon idée s’est concrétisée, ma commande a été lancée, il y a eu la pandémie. C’est vraiment après que j’ai designé le tout, que tout était prêt. J’attendais simplement ma commande et à cause de la pandémie, ça a tout retardé de trois mois et moi, j’avais tout lâché ma job pour commencer.
Laurie: Ok. Donc, oui. Bienvenue dans l’entrepreneuriat avec les vagues up and down!
Qu’est ce que tu as fait? Je suppose que ça a été des périodes qui étaient quand même assez stressantes pour toi, en plus d’avoir à vivre ce qu’on vivait à ce moment là? Parce qu’on ne savait pas trop qu’est ce qui se passait dans le monde. Et puis toi, en plus, tu avais comme cette insécurité financière que tu avais invitée malgré toi dans ta vie à cause de ton choix ou grâce, parce qu’il faut voir aussi qu’est ce que ça t’a amené derrière.
Gayelle: C’est sûr que je vois tout ça positivement, dans le sens que moi, avant de lancer mon entreprise, c’est sûr que je n’ai pas fait « Je quitte tout, let’s go! » Je me suis assise avec mon mari, je me suis dit « On a vraiment fait un budget. » Moi, j’avais mis de côté, on avait pris nos bonus qu’on a eu à Desjardins, vraiment pour commencer l’entreprise. » C’est sûr qu’on s’est assis, on s’est dit « Est ce qu’on a le budget? Si jamais je ne rapporte pas d’argent, est ce qu’on est capable de payer ce qu’on doit payer plus un coussin? On a regardé ça ensemble et moi, c’est sûr que je me serrais un peu plus.
On était capables, même si je n’avais pas de revenus pour l’instant. Et je pense que ce qui m’a aidée aussi durant la Covid, c’est qu’on sortait moins. Donc, il y avait moins de dépenses. Donc, c’est ça que c’est venu balancer le mode de vie aussi.
Laurie: Je trouve ça intéressant ce que tu dis d’ailleurs d’avoir fait le point avant de te lancer en entrepreneuriat, parce que je trouve aujourd’hui, notamment avec les réseaux sociaux, on a une vision de la réussite facile. Ça prend juste une photo sur les réseaux sociaux, puis ça y est, tu as une marque, ça y est. Mais c’est intéressant et c’est très important de rappeler que c’est beaucoup de travail, l’entrepreneuriat. C’est énormément. C’est beaucoup de périodes de doute. C’est ça, comme tu le dis, des périodes vraiment où tu as besoin d’avoir un entourage qui va t’aider pour passer à travers les périodes qui peuvent être difficiles. Et encore même quand tu es lancée, encore quelques années après, tu as toujours des vagues à surfer.
Gayelle: Absolument. Et ce n’est vraiment pas facile du tout. Il y a des jeunes qui me demandent encore à ce jour « Je veux me lancer en entrepreneuriat. Comment tu as commencé? » « Qu’est ce que tu me proposes comme produit pour lancer en entreprise? » Mais moi, je leur dis tout le temps, il faut que tu sois passionné par le produit parce que sinon, tu ne seras plus capable après un an. Tu ne vas plus avoir l’intérêt pour ce produit là. Si j’aurais commencé avec des chandelles… Non, j’aime les chandelles. Mauvais exemple.
Laurie: les vitres!
Gayelle: Oui, les vitres. Exactement. C’est vraiment un exemple concret. Je n’ai pas pu continuer, même si j’aimais l’entrepreneuriat. J’avais une entreprise qui réussissait, tout le monde parlait de moi dans le quartier et tout ça, mais je n’étais pas capable de garder ça parce que je n’aimais pas les vitres. Ce n’était pas quelque chose qui me passionnait. Tandis que là, je suis complètement dans mon domaine. J’aime ce que je fais. Les vêtements, je les fais pour moi aussi. Je me dis que j’ai le goût de les porter chaque jour. Je veux savoir qu’est ce qui est bien. Il faut faire attention à ça. Il faut faire attention aussi… Moi, je suis chanceuse d’avoir un mari qui me supporte depuis le début. C’est mon numéro un supporter. Tout le temps, il va me pousser et il croit en moi, mais ce n’est pas toujours facile parce que tu as toujours de l’entourage. « Fais attention, il y a beaucoup de compétiteurs. Est ce que tu vas faire ta place? » Ils te mettent des petits doutes dans la tête et là, ça ne fait pas un bon effet.
Laurie: En effet, l’environnement est important. Un entrepreneur évolue aussi au fur et à mesure que l’entreprise prend de l’ampleur ou se lance sur le marché, parce qu’en effet, il y a les insécurités des fois des autres, en fait, qu’ils nous transmettent. Ce n’est pas peut être leur objectif premier, mais c’est en effet super important de se dire qu’il faut avoir des personnes dans notre entourage direct pour nous soutenir.
La communauté d’Alowa
Un autre aspect aussi peut être des fois de tout ce qui est relation ou connexion en ligne. Tu es une super belle communauté, notamment sur les réseaux sociaux. Comment tu le gères? Parce que c’est vrai que des fois, on peut associer la réussite d’une marque ou la réussite d’une personne au nombre d’abonnés qu’ils vont avoir sur leur page des réseaux sociaux, le nombre peut être de personnes qui vont interagir sur les publications. Comment tu gères cette connexion avec ta communauté, ce rapprochement, cette authenticité un petit peu que tu partages avec tes plateformes?
Gayelle: Moi, j’ai commencé avec Zero followers sur Aloha. Moi, personnellement, j’en avais 900. Je n’étais pas influenceur, je n’avais pas beaucoup de réseaux, un gros réseau. C’est sûr que moi, chaque cliente, c’est comme ma meilleure amie. Je prends soin d’elle et moi, je pense que quand j’ai voulu lancer Alowa, c’est aussi pour créer une belle communauté et pour donner autant d’amour que je suis capable de donner parce que je trouve qu’il manque ça dans la société. Je me suis dit, j’ai souvent été la personne qui donnait de l’amour beaucoup aux personnes et je prends soin des personnes et les gens m’importent beaucoup. Je me suis dit que dans cette entreprise, je vais essayer d’en donner le plus que je peux. Chaque cliente que j’ai depuis le début, j’ai vraiment pris soin de la relation que j’avais avec cette cliente. Je pense que les gens… Il y a des gens qui me suivent depuis trois ans. C’est des ambassadeurs depuis trois ans. Ils sont encore là, ils ont testé tous mes produits. Ils aiment le service qu’on offre. Nous, le plus important, c’est le service depuis le début. C’est un peu ça la communauté qu’on a en ce moment.
C’est vraiment des personnes qui sont engagées. Je pense qu’on peut le voir sur nos réseaux sociaux à quel point les gens sont là. On les écoute et ce n’est pas comme si je vais leur demander leur avis, je ne les écoute pas. Au contraire, ils savent et ils ont vu les actions. À chaque commentaire que je reçois depuis le début, j’ai toujours amélioré mes vêtements pour les autres. Tout a été fait en conséquence de mes clientes.
Marketing mode et beauté au naturel
Laurie: Oui, et puis je trouve d’ailleurs que c’est une des raisons d’ailleurs pourquoi j’étais invitée sur le podcast aujourd’hui, c’est que tu as un marketing qui est très particulier, c’est à dire qu’il est authentique. Je pense que les gens ont de plus en plus soif de ce genre de marque, d’entreprise aujourd’hui. Notamment pendant notre discussion. La première fois qu’on s’est rencontrée, tu avais mentionné le fait que dans ton marketing, les femmes qui portent tes produits, ton marketing en ligne également, il n’y a pas de filtre. Il n’y a pas de retouche excessive pour vraiment aller dans une espèce de standard de beauté irréaliste comme parfois certaines marques font. D’où est venue cette idée? Est ce que c’était par rapport à ce besoin de donner de l’amour que tu disais? Est ce que tu as ressenti à un moment des baisses d’estime de soi, toi, personnellement, à cause de cette image parfois, que les femmes ont l’impression qu’on doit avoir pour être belle, pour avoir du succès, etc.
Gayelle: Dans le fond, moi, je ne l’ai pas vécu personnellement, mais j’ai vu les gens le vivre et ça venait me chercher tellement, car moi, dans mes valeurs à moi, personnelles, j’ai une grande ouverture d’esprit et j’ai aussi l’inclusion qui est dans mes valeurs aussi. Et je ne vois pas, pour moi, tout le monde est belle et on dirait que je veux faire comprendre aux femmes que peu importe comment tu es, tu es belle, à ta façon, tu es unique. Il n’y a pas deux comme toi. Donc c’est ça un peu que j’essaie de montrer. J’encourage ça dans la communauté Alowa. J’encourage toutes les femmes à m’envoyer leurs photos, à mettre des stories et je vais les republier. Moi, je les remets dans la story pour montrer à tout le monde. Et ce que j’entends le plus de ma communauté, c’est que « Oh wow! Je suis capable de me voir en elle. Je m’identifie à elle. Merci. Merci de mettre ça parce que je vois comment ce vêtement là va faire sur moi. Je trouve que c’est super important parce que si je mets le même style, tout parfait et tout ça, les gens ne vont pas acheter parce qu’ils vont dire ‘Ça fait seulement ce genre de personne là’. C’était vraiment important pour moi de montrer ça dans la communauté Alowa. Je pense que c’est ça qui nous différencie des autres. On n’est pas parfait, si tu vois. Comme certaines autres marques, c’est sûr que ça reste standard, ça reste dans le beige, ça reste vraiment un feed parfait!
J’essaie de rester en dehors de ça et de briser ce perfectionnisme.
Gayelle Fadel – Alowa
Laurie: Oui, je trouve que ça se ressent vraiment bien. D’ailleurs, j’invite les personnes qui nous écoutent en ce moment à aller visiter ton site web, visiter tes réseaux sociaux s’ils sont sur les plateformes, parce qu’en effet, il y a une authenticité, ça respire.
Il y a une diversité aussi dans les corps des mannequins ou des personnes qui portent vos vêtements. Je trouve en effet que c’est vraiment quelque chose de très intéressant à faire véhiculer, parce que moi, je pense personnellement que c’est une façon de te démarquer.
Je ne doute pas que le succès de ta marque vient également de ça, parce que je pense, je vais pas parler pour moi! Mais on en a un petit peu marre de voir des choses retouchées, des peaux lisses qui sont complètement inhumaines, il faut le dire. On ne peut pas être comme un avatar numérique. Donc, c’est très rafraîchissant, je trouve, de voir ta marque et la façon dont vous vous positionnez.
Laurie Michel
Gayelle: J’aimerais souligner quelque chose à ce point là. Moi, quand j’ai des photos shoots, leur maquillage, c’est elles qui le font. S’elles ne veulent pas en mettre, elles peuvent ne pas en mettre. Il n’y a aucune retouche de peau qui se fait après avec mon photographe. C’est uniquement les couleurs pour qu’on ait les bonnes couleurs qui ressortent. Il n’y a rien dans le corps qu’on touche.
Donc les cheveux, je leur demande d’y aller, comment elles se sentent belles. Si tu veux les attacher, attache les. Si tu veux les laisser détacher, détache les. Les laisser se sentir belles et ça fait complètement une différence. Je ne prends pas aussi des mannequins qui ont de l’expérience. C’est vraiment des ambassadrices de Alowa, c’est des personnes comme toi et moi. Il y en a qui n’ont jamais posé de leur vie et ils ont commencé cette expérience avec Alowa. Donc, donner la chance à ces personnes là de venir et d’avoir le spotlight au complet durant quelques heures. Je sais que ça leur fait du bien. C’est des stars pendant quelques heures, ils prennent en photo et tout ça, ils sont tellement contents, ils se sentent tellement bien.
Laurie: Oui, en effet. Tu as une connexion, tu crées une connexion extraordinaire avec ta communauté aussi parce que ça va au delà du « en ligne » au final, en les invitant à faire ce genre d’expériences. Pourquoi, après tout, les photo shoots seraient réservés à des mannequins avec un stéréotype? Je ne savais pas ça. Je trouve ça vraiment super inspirant. Est ce que tu pourrais nous parler un petit peu plus de tes produits? Tu nous as dit que c’est des produits pour les femmes. Nous donner peut être un petit peu plus de détails sur leurs confections, qui c’est qui les dessine?
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